Chantier 2017 du 30 juillet au 12 août 2017
21e RAPPORT de CHANTIER ANNUEL DES BENEVOLES
Pour cette 21ème campagne, nous avons donc lancé, comme à l’habitude, un appel à des volontaires, jeunes et moins jeunes de tous horizons, du 30 juillet au 12 août 2017. Plus de quarante bénévoles y ont répondu, et se sont succédé pour procéder à la poursuite des fouilles archéologiques et des travaux de maçonnerie.
Nouveau : La Journée des Enfants
C’était une idée mûrie de longue date, à voir la fascination de nos plus jeunes visiteurs pour le château, ses secrets et son histoire. Pour cette première édition sept d’entre eux ont aussi apporté leur petite pierre à l’édifice. Sous la houlette de deux institutrices de l’Ecole libre Ethe-Saint-Mard, Ariane SMET, Françoise GENGLER, et avec l’appui de Fabienne ROUSSEAU, ils ont pris part à deux après-midis d’initiation à l’archéologie et à la restauration.
En guise d’introduction, les responsables du chantier leur font d’abord une visite guidée avec un bref historique du monument et des techniques de restauration. Des tâches bien précises leur sont ensuite confiées, adaptées à leurs petites mains.
Camille et Eline entretiennent l’escalier de la cave La délicatesse précautionneuse et leur goût du patrimoine ont fait le reste, il faut le dire, avec un certain talent : les notions de tranchée de fouilles, pierre de taille, usage de la chaux, nettoyage de murs ont vite été assimilés, malgré leur nouveauté, dans la bonne humeur et avec un enthousiasme communicatifs. Et tout cela sous une pluie battante ! Quel courage ! Que l’on ne croit pas que ces petites interventions n’avaient guère d’importance : outre la sensibilisation au patrimoine historique et la pédagogie de l’expérience, toute pierre apportée est utile, si petite soit-elle, et tous l’ont bien démontré.
Julien, Romain et Lucile nettoient et consolident un mur de refends de l’aile droite
La valeur n’attend décidément pas le nombre des années… !
La recherche (secteur L)
Les fouilles se sont orientées dans le corps central du château, afin de poursuivre l’étude des substructions mises au jour dans l’ancien hall d’entrée. Celles-ci semblent constituer l’angle Est du logis-maître médiéval du château, qui aurait été localisé sur la moitié sud du corps central actuel, donc à une phase antérieure au plan actuel en U du château. Cette hypothèse se trouve corroborée par la trace d’une baie d’accès sur le flanc Sud-Est de ce bâtiment.
Toutefois, les deux tranchées de sondages, implantées afin de vérifier le tracé présumé du flanc Nord-Est de ces fondations, ont dévoilé des substructions en décrochement les unes par rapport aux autres, qui ne permettent pas de conclure à leur continuité. Le matériel s’avère en outre très maigre et peu significatif pour envisager une datation plus précise que celle du XVIe siècle proposée auparavant.
Dans le secteur L.8 (ancien salon), un autre sondage a permis de recouper la façade antérieure du corps central du château, confirmant ainsi que la façade actuelle, datée des XVIIIe et XIXe siècles (époque de HONTHEIM), procède d’un réaménagement de la première phase d’un château à trois corps en U, initiée dès le XVIIe siècle (époque de la famille de SUYS).
Il a été procédé a un autre sondage dans le secteur L.2 du corps central, à la jonction de la courtine Sud-Est avec la tour Ouest. La fouille a dévoilé un radier de sol en pierre soigneusement appareillé et nivelé devant l’escalier d’accès à la tour ouest. Toutefois, la hauteur importante de la première marche suggère qu’il devait être couvert d’une autre surface de circulation. A ce niveau, la courtine sud-est, malgré son apparente homogénéité, montre qu’elle aussi a subi des restaurations, ainsi que l’attestent divers remplacements de blocs décelés en fondation.
En restauration
1. Corps de logis central (secteur L)
Cette partie du monument a subi peu de restauration, compte-tenu des fouilles archéologiques en cours. Toutefois, la préparation des linteaux en béton de la façade à cour et de la courtine Ouest s’est poursuivie par la confection des coffrages nécessaires.
Les efforts se sont surtout portés sur la consolidation de plusieurs zones de ce bâtiment (aile N-E). Rappelons que son évolution est marquée d’abord par les courtines nord et est du Moyen-âge (époque 1) puis par des transformations successives aux XVIIe, et au XVIIIe siècle, et enfin, un réaménagement complet ne bâtiment agricole en 1899 ; de cette dernière phase datent différents percements incongrus, la modification des baies cintrées du XVIIIe siècle ainsi que le percement du porche de grange.
En extrémité gauche de la façade (côté Ouest), il a été procédé à la suppression, au 1er étage, des traces d’une fenêtre de fortune en brique, malencontreusement percée en 1899 lors des transformations de l’aile en corps de ferme, et mal intégrée à l’ensemble.
Cette intervention a permis d’entreprendre un travail de reconstitution en pierre, harmonisée au reste de la façade telle qu’elle existait juste auparavant (XVIIIe siècle).
A cette fin, un arc de décharge a été reconstruit sous l’allège, afin d’alléger la pression à l’aplomb du cintre de la baie de porte du rez-de-chaussée. Dans le projet de restauration, une nouvelle baie d’étage devrait prendre place, afin de répondre à une autre, deux travées plus à droite, actuellement bouchée mais qui sera elle aussi remise en fonction. C’est pourquoi, un ébrasement a été confectionné sur la paroi intérieure de la façade.
Cette création permet en outre de consolider les arrachements latéraux qui menaçaient de s’effondrer.
La restauration de la seconde baie, qui est une porte basse, elle aussi percée en 1899, a pu débuter également.
Afin d’accroître l’esthétique de la façade, tout en conservant cet indice d’un aménagement tardif, cette porte a été rehaussée jusqu’au niveau des deux autres baies cintrées, de part et d’autre. La porte centrale de l’aile droite en cours de restauration Afin de marquer la différenciation chronologique, le rehaussement des jambages a été confectionné en béton armé teinté dans la masse. Il en sera de même pour le linteau cintré qui sera ensuite coulé, et dont la forme s’harmonisera avec ses voisins directs.
A hauteur du porche de grange, la reconstitution à l’identique de la petite fenêtre gerberesse du premier étage a pu s’achever par la repose des éléments de piédroits et la mise en place d’un linteau. Là aussi, la différenciation chronologique indispensable de cette restauration impliquait que celui-ci soit confectionné en béton armé, teinté et coulé sur place.
La fenêtre gerberesse de l’aile droite : état avant-après Le ton « pierre de France » se marie harmonieusement à l’ensemble. Conjointement, l’empreinte du cintre de la baie de grange a été retracée sur base des autres baies. Cette étape sera suivie d’une reconstitution et de la mise en place des claveaux en pierre.
Enfin, en extrémité droite (côté Est), les incendies de la 1ère moitié du XXe siècle avaient gravement fragilisé le parement intérieur de la façade.
Des coulis de mortier de chaux dans la maçonnerie, complété par un rejointoyage ont permis de stabiliser cette zone. Sur notre photo Philippe et Olivier consolident la partie supérieure de la façade de l’aile droite.
Sur la façade à cour de cette aile (Sud-Est), maçonnage de trous, rejointoyages, remplacement de pierres disloquées ont constitué de nombreuses mesures de conservation en façade et dans les petits locaux techniques. En particulier dans le local G2 (four à pain), s’est poursuivie la restauration du four N°2 et la préparation des pierres et des coffrages en vue de la reconstitution de la voûte d’étage. La paroi intérieure de la façade à cour a également été consolidée Illu 11a et b : Philippe répare l’intérieur de l’aile gauche. Danièle et Solange interviennent à l’extérieur.
Un sondage a été effectué un peu en avant de la terrasse qui longe la courtine nord-ouest. Celui-ci avait pour but d’examiner un affaissement du sol, laissant présumer l’existence d’un volume en sous-sol, ainsi que cela s’est déjà vérifié par le passé en d’autres endroits (e.a. dépotoir 3 au pied de la même courtine, et passage d’égout au pied de la courtine Sud-Ouest). Toutefois, seul s’est révélé un enrochement important mais informe dans une couche stratigraphique superficielle épaisse et fortement perturbée.
Entre la tour carrée nord et le rempart, une autre tranchée a révélé des restes de substructions partant en oblique, mais l’absence de connexion avec les vestiges contigus ainsi que de tout matériel ne permet pas d’en déterminer la nature.
Au pied du rempart septentrional, la voûte de la cave-lavoir a pu être décoffrée. Un béton de consolidation et d’étanchéité devra ensuite être coulé par-dessus, avant son recouvrement avec de la terre. Interviendront ensuite les mesures de restauration du mur du fond de cette cave semi-enterrée, ainsi que l’adduction d’eau qui en surgit pour alimenter le bassin.
De nombreuses mesures d’entretien des murs, de débroussaillage et de traitement des arbres ont eu également lieu. En particulier sur le rempart, le monumental érable sycomore, qui a poussé avec un important porte-à-faux, a subi un élagage en taille douce, afin d’équilibrer sa ramure, de réduire la charge et de dégager la visibilité vers la muraille.
L’asbl « A MONTQUINTIN » compte poursuivre durant l’année quelques interventions localisées, et préparer le site pour la prochaine animation à l’été 2018. La journée des enfants, expérience si positive, sera reproduite.
Ils ont tous participé :
Leila ADAM, Stéphane AUTHELET, Danielle BAUDSON, Marie CANON, Michel CHENNAUX, Sylvie COLLIGNON, Léopold CULOT, Arthur DAWANCE, Clara DE BONA, Eric DEGAND, Philippe DETREMBLEUR, Sarah DE PROFT, Loris DERU, Laure FELDMANN, Daniel FLAMAND, Aurélie GENIN, David GEORGES, Rémy GONCALVES DE SOUZA, Jacques GOOSSE, Mathilde HARDENNE, Séverine HOOGEWIJS, Justine HUART, Eglantine LEONARD, Jacques LEONARD, Thierry LEVEILLE, René LHOTTE, Isabelle MISCHALAK, Béatrice OTJACQUES, Jérôme PARMENTIER, Guy PAULUS, Olivier PHILIPPE, Georges RENARD, Bernard RONGVAUX, Solange ROSMAN, Claudine de THEUX, Félicien THIRY, Vivien THIRY, Pierre et Louis THOMAS, Loïc VAN SCHINGEN
Et les enfants :
Julien et Camille ARBALESTRIER, Lucile PONCELET, Eline COLLIGNON, Camille et Coline CECI, Romain GOFFINET.
Et, pour tous leurs services et coups de mains, merci également à :
Olivier CONRARD, Albert DECLAYE David ENTHOVEN, Françoise GENGLER, Jean-Yves GEORGES, Christine HERMAN, Jean-Pol JUSSERET, Evelyne LEHARDY.
Voir ici l’album photo du chantier 2017
Nos prochains chantiers se dérouleront
Le W-E des 9 et 10 juin 2018
Et du lundi 30 juillet au samedi 11 août 2018
Avec le soutien de :
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