Chantier 2010 du 2 au 15 août
Cette 14e campagne s’est inscrite dans le cadre du double anniversaire 250-15 : 250ème anniversaire de l’acquisition du château de Montquintin par Mgr de Hontheim et 15ème année de présence de notre association, pour le sauvetage des ruines. A cette occasion, ce chantier a encore réuni 31 bénévoles et de nombreux sympathisants venus seconder par leur faveurs (notamment culinaires) les efforts des travailleurs manuels, et nous retrouvons encore avec plaisir tous ceux qui nous côtoient depuis les débuts, d’autres qui se sont absentés quelques temps puis reviennent, et toujours des nouveaux-venus passionnés, qui ont à cœur de s’intégrer harmonieusement à l’ambiance du groupe des « bagnards de Montquintin ».
Notre ASBL a aussi eu le plaisir de voir son expérience partagée par une sympathique collaboration avec le centre FEDASIL de Virton, dont quatre résidents (Ibrahim, Lagazane, Issa et Nebi), originaires du Ghana, de Côte d’Ivoire, de Guinée et d’Albanie se sont joints à nous, dans un souci d’intégration à leur nouveau lieu de vie et sans ménager leur peine (!). Une expérience dans la bonne humeur et enrichissante en tous points !
Objectifs et résultats
Nous considérons désormais comme lancée la phase 1 de la demande de Certificat de patrimoine, qui doit aboutir à la consolidation générale des ruines, la restitution de certaines parties effondrées ainsi que la réalisation du «Théâtre de pierres», un original et vaste espace de spectacle en plein air qui se verra doté de trois plateaux scéniques. Encore celle-ci n’est-elle que la phase 1a, la phase 1b devant aboutir ensuite à la reconstruction des ailes (voir le Projet de restauration)
Le site
Dans cette perspective, après les inévitables travaux d’entretien général et de nettoyage, de nombreuses interventions en cours depuis plusieurs années ont dès lors été conclues.
1. Tour carrée (Nord). Le jointoyage des champs supérieurs des murs périphériques,qui affleurent actuellement, avait été déjà réalisé en 1999. Il a été renouvelé, dans la perspective d’un rehaussement léger qui permettra de percevoir plus nettement le périmètre de cette tour, dans une approche pédagogique et une volonté de mise en valeur. Le jointoyage des parois s’est également poursuivi et devrait être achevé prochainement, avant que ne soit rouverte et restaurée une meurtrière décelée sur la face Nord de la tour.
2. Dans le corps central (logis), la consolidation des soubassements des murs de refends (intérieurs), entreprise depuis 3 ans est enfin parachevée, de même que celle de l’original conduit technique qui desservait 3 cheminées dans la moitié septentrionale. A cet endroit, un examen du sol a dévoilé la présence peu surprenante de charbons de bois.
3. Le long de la courtine Ouest : A l’extérieur, à l’aplomb de la première fenêtre en moitié Nord, la présence d’une citerne avait déjà été décelée fortuitement lors de la campagne de 2007. De larges blocs de pierre en partie basse de la courtine menaçant de s’effondrer, il fut décidé d’en rechercher la cause et d’y remédier par la réouverture de l’excavation. Une intéressante découverte s’offrit dans le fait que ces blocs n’étaient nullement massifs, mais constituaient en fait des sortes de couvercles fermant le flanc de deux boisseaux parallèles soigneusement maçonnés, intégrés dans la paroi de la courtine. Le premier, vertical, est encore obstrué par des déblais mais débouchait dans l’embrasure de la fenêtre du rez-de-chaussée du corps de logis. Le second longe la fenêtre du rez pour déboucher au niveau du 1er étage, au centre de l’embrasure de la baie correspondante. Bien que déjà repéré à ce niveau, il n’avait pu être identifié. Dans ces conduits, aucun matériel ne vient illustrer la datation, encore qu’en 2007, un sondage léger de la citerne avait livré des tessons de faïence et de grès situés entre les 18ème et 19ème siècles. La citerne étant située extra-muros, les conduits en question semblent devoir être identifiés comme des évacuations de latrines, installées lors de la transformation du château au 18ème siècle. Après le déblaiement des éléments ruinés, un travail de consolidation et de restauration fut entrepris par l’examen préalable des maçonneries encore en place. Les «couvercles» des parois, trop endommagés, n’ont pas été remplacés, mais leurs points d’appui furent conservés pour recevoir deux linteaux destinés à supporter les maçonneries supérieures qui ont été reconstituées à l’identique. Ceux-ci sont en pierre de taille, surmontés au rang supérieur, d’un faux parement également de pierre, dissimulant un arrière-linteau en béton armé pour plus de stabilité. Leur niveau correspond au niveau du sol, de sorte qu’ils sont relativement discrets. Ce compromis permet de mettre en valeur les deux conduits à leur débouché dans la citerne. La voûte de celle-ci étant fortement endommagée, elle a été provisoirement re-comblée en attenant une restauration. La présence de ces deux boisseaux, en tout cas, permet provisoirement de déterminer l’affectation des pièces qu’ils dotaient.
4. Dans les caves également s’est achevé le remontage des murs latéraux du couloir effondré, qui relie le corps de logis à l’aile droite. Après la mise en place d’un linteau transversal, le pignon Nord du corps de logis doit encore subir la reconstruction d’un pilier de soutènement, ce qui assurera une stabilisation correcte sur deux côtés de cette fondation. Les gabarits cintrés ont été en outre disposés en place en vue de la reconstruction de la voûte du couloir. Cette étape permettra enfin d’abriter les caves, dans l’attente d’une dalle de sol, protection prévue dans le projet de restauration.
5. L’aile droite est toujours l’objet de toutes les attentions. Ainsi, plusieurs interventions ponctuelles en maçonnerie de restauration ont-elles touché les voûtes, sur des zones fragilisées par les infiltrations d’eau et le gel. A titre de solution provisoire, un liner d’étanchéité plus efficace a en outre été posé en surface, et recouvert d’une légère couche de terre.
6.Quant à la tour Est, elle a malheureusement subi de gros dommages durant l’hiver 2009-2010, et plusieurs m3 de pierre se sont effondrés à l’extérieur. Le sommet des murs s’ouvre en effet en corolle, faisant craindre un effondrement majeur. C‘est pourquoi l’accès aux abords immédiats est désormais strictement interdit. A l’intérieur, le plateau en cours d’aménagement en 2009 a cependant été achevé, et constitue un obstacle fiable contre les chutes de pierre. L’usage en est cependant également proscrit.
7. La restauration de diverses maçonneries endommagées s’est également poursuivie ponctuellement dans l’aile gauche du château. L’examen s’est en outre porté sur l’étude de restauration du pilier de la porte de l’étage, donnant jadis sur le corps de logis. Cet endroit doit plus tard être doté d’un escalier pour permettre la circulation à l’étage
8. Enfin, la cave-lavoir en contrebas des murailles d’enceinte Nord nous tient toujours à cœur. Après détermination de l’alignement du mur de soutènement de la terrasse qui la borde, les piédroits relevés n’attendent plus que le cintre qui recevra le linteau de porte, avant reconstruction de la voûte
Merci donc à Nebi ALIAJ, Michel CHENNAUX, Marie-Christine CLAES, Olivier CONRARD, Georges COOS, Nicolas CORNEROTTE, Léopold CULOT, Eric DEGAND, Quentin DE PROOFT, Sarah DE PROOFT, Colin DERU, Lucas DEWAMME, Thierno DIALLO ISSA, David ENTHOVEN Jacques FECK, , Daniel FLAMAND, Mathilde HARDENNE, Eric HENROT, Justine HUART, Jean-Pol JUSSERET, René LHOTTE Isabelle MICHALAK, Ibrahim OSIMAN, Guy PAULUS, Vincent REN, Bernard RONGVAUX, Francis ROSSION, Vivien THIRY, Daniel TOUWAIDE, Lagazane TRAORE, Marie-Noëlle WALLEMACQ
Et merci aussi pour tous leurs petits gestes de sympathie à Françoise Gengler, Frédéric Claes, Jean Culot, René et Paulette Cornerotte, Christine Enthoven, Nathalie et Jacques Feck – Van de Woestijne ; Jean-Luc et Nathalie Frérotte, André Jubert, Dominique Protin
ainsi qu’à la Commune de Rouvroy et la Province de Luxembourg
Départements Culture et Tourisme